Accompagnerles personnes ĂągĂ©es jusqu'au bout de la vie; Accompagner les personnes ĂągĂ©es (3/2) L’accompagnement en fin de vie et le bĂ©nĂ©volat (138 min) Patrick Bantman - psychiatre Ă  l'HĂŽpital Esquirol, Paul Benadhira - dir. accueils de jour, OSE, Marc Cohen - gĂ©riatre, IrĂšne Epelbaum - psychologue, OSE, Robert Zittoun - hĂ©matologue, HĂŽtel

On a diagnostiquĂ© un Alzheimer Ă  ma mĂšre. Combien de temps pourra-t-elle vivre seule ? RĂ©digĂ© le 12/10/2015, mis Ă  jour le 13/10/2015 Les rĂ©ponses avec le Dr Christophe Trivalle, gĂ©riatre, et avec le Dr Philippe Denormandie, chirurgien orthopĂ©diste "Le dĂ©lai entre le diagnostic de la maladie d'Alzheimer et la perte d'indĂ©pendance et d'autonomie d'un malade est variable. Tout dĂ©pend du moment oĂč l'on fait le diagnostic, si le diagnostic est trĂšs prĂ©coce ou s'il est tardif. Pour le moment, on voit encore des diagnostics assez tardifs oĂč la maladie est dĂ©jĂ  trĂšs Ă©voluĂ©e. Quand la personne rentre dans la salle de consultation, on fait le diagnostic en deux minutes. C'est donc beaucoup trop tard. L'espĂ©rance de vie des malades d'Alzheimer est la mĂȘme que celles des personnes qui ne sont pas Alzheimer. Il y a eu de gros progrĂšs. Ensuite, il y a tellement de sortes de maladie d'Alzheimer, chaque cas est particulier et l'Ă©volution est trĂšs diffĂ©rente d'un malade Ă  l'autre parce qu'il y a des malades qui gardent leur autonomie, en tout cas leur autonomie de la marche, assez longtemps. Ce sont notamment des malades qui dĂ©ambulent, qui marchent sans arrĂȘt. Ces personnes gardent une certaine autonomie, trĂšs longtemps, alors que d'autres vont perdre leur autonomie et vont se retrouver en fauteuil." "C'est toujours le sujet de savoir quelles capacitĂ©s on perd, et quelles capacitĂ©s on garde. Chez les patients Alzheimer, comme les personnes ĂągĂ©es avec d'autres types de pathologies, les tableaux sont trĂšs variĂ©s. Il est important d'avoir une prise en charge trĂšs individuelle. On garde trĂšs longtemps une autonomie pour faire un certain nombre de choses. Le vrai sujet, c'est de respecter ces autonomies qui permettent de continuer Ă  faire des choses et de se dire qu'il y en a d'autres sur lesquelles on doit avoir des compensations. Le drame, ce serait d'avoir une approche trop rapide en disant on a une perte d'autonomie dans sa façon globale et Ă  ce moment-lĂ , on a tendance Ă  faire Ă  la place des gens. Or, on sait qu'une des rentrĂ©es les plus rapides dans la dĂ©pendance, c'est de faire Ă  la place des gens. "Dans ce domaine, la France n'est pas le pays le plus exceptionnel. Il y a eu des rapports, notamment le rapport Aquino, qui montrent tous les Ă©lĂ©ments qu'il faut suivre pour maintenir au maximum le fait que des personnes peuvent encore faire des choses. Plus on continue Ă  faire des choses, plus on retarde la vision de la perte d'autonomie globale. Il y a donc un regard de la personne et un regard de l'environnement Ă  la fois familial et professionnel. "Il faut voir Ă  quel moment on change le fait de dire qu'il est plus important de faire faire que de faire Ă  la place. Il est plus important d'aller jusqu'au bout de l'amĂ©nagement du chez soi plutĂŽt que de dire qu'on va placer la personne dans une organisation. Il faut avoir une rĂ©flexion de l'autonomie et de la capacitĂ©. Et ensuite on adapte. En France, on a beaucoup d'aides humaines et peu d'aides techniques, environnementales alors que dans d'autres pays, on a beaucoup plus d'aides techniques et environnementales que d'aides humaines. Le leitmotiv c'est de continuer Ă  faire en sorte que les personnes, si elles le souhaitent, se fassent plaisir et Ă  partir du moment oĂč on se fait plaisir, il faut voir comment on peut aider la personne Ă  continuer Ă  faire des choses. On travaille beaucoup dans ce domaine dans les Ă©tablissements notamment en Allemagne. Il est trĂšs intĂ©ressant de voir la vision des Allemands du respect des capacitĂ©s. C'est vraiment un leitmotiv." Pour ne manquer aucune info santĂ©, abonnez-vous Ă  notre newsletter !
Lavocation premiÚre de l'hÎpital est de préserver la vie, mais c'est aussi d'accompagner le patient jusqu'au bout de la sienne. Aujourd'hui, prÚs de 70% des Français vivent leur fin de vie à l'hÎpital, alors que jusqu'au milieu du siÚcle dernier, la plupart des personnes décédaient chez eux, entourés de leurs proches. Les établissements de santé de plus de 200 lits sont tenus de
Ce sera la seconde structure de ce type en France, destinĂ©e Ă  recevoir les malades, mais aussi les aidants. Elle pourrait voir le jour dans quatre Ă  cinq ans. On le sait depuis peu c’est dans le parc qui hĂ©bergeait les militaires, au bout de l’avenue Sarrail, qu’elle sera implantĂ©e. Article rĂ©servĂ© aux abonnĂ©s Article rĂ©servĂ© aux abonnĂ©s Pour lire la suite de cet article Abonnez-vous Ă  partir de 1,59€/semaine. Sans engagement de durĂ©e. En profiter Vous ĂȘtes dĂ©jĂ  abonnĂ© ou inscrit ? Connectez-vous
Alzheimer Histoires de loyautĂ©. SANTÉ - Au cƓur de la maladie d'Alzheimer, sur le long chemin des rencontres partagĂ©es avec le
1 De-mens. » Lorsque les capacitĂ©s de l’esprit, la pensĂ©e, le raisonnement, les repĂšres, la relation verbale Ă  l’autre se dĂ©litent, la personne malade entre d’emblĂ©e dans une pathologie grave, Ă©volutive et incurable. La maladie d’Alzheimer et les maladies apparentĂ©es, par leurs spĂ©cificitĂ©s, mettent au dĂ©fi les familles, les soignants et la sociĂ©tĂ© tout entiĂšre de trouver les rĂ©ponses humaines et matĂ©rielles permettant d’accompagner la vie des malades selon leurs besoins toujours plus importants. L’évolution mĂȘme de la pathologie, traversant des phases d’aggravation et de stabilisation, et les atteintes physiques qui sont associĂ©es aux stades Ă©voluĂ©s, nous interroge sur le concept mĂȘme de fin de vie. 2 Ce stade peut-il ĂȘtre dĂ©fini arbitrairement par un score de MMS [1], ou une Ă©chelle d’incapacitĂ©s fonctionnelles ou de pertes d’autonomie ? Doit-on s’appuyer sur l’absence de communication verbale, l’impossibilitĂ© de reconnaĂźtre ses proches ou la grabatisation ? L’évolution de la maladie, extrĂȘmement variable en fonction de chaque personne malade, de chaque environnement humain et matĂ©riel, et qui peut progresser encore durant plusieurs annĂ©es en un long mourir », ne permet pas une dĂ©finition de la fin de vie » qui puisse ĂȘtre consensuelle pour les familles comme pour les professionnels du soin. Lorsqu’une vie n’en finit pas de finir3 Lorsque nous Ă©voquons la fin de vie », est-ce de la phase terminale, agonique, dont nous parlons ? En Ă©tablissement d’accueil de longue durĂ©e, il n’est pas rare de voir des malades ayant perdu la capacitĂ© de manger, vivre pendant 1 Ă  3 ans et la survenance de fausses routes n’est certainement pas prĂ©dictive d’un dĂ©cĂšs dans un laps de temps bien dĂ©terminĂ©. 4 Lorsqu’une vie finit trĂšs lentement et n’en finit pas de finir, quels soins de bien-ĂȘtre sommes-nous en mesure d’apporter, s’interrogent les soignants ? Quel amour, quelle relation rĂ©ciproque pouvons-nous encore vivre, s’interrogent les familles ? D’autant que de nombreux tĂ©moignages montrent que des personnes malades mĂ©dicalement en fin de vie » peuvent en quelque sorte reporter » leur dĂ©cĂšs parce qu’elles sont dans l’attente de quelque chose, l’anniversaire d’un Ă©vĂ©nement important de leur vie par exemple, ou de quelqu’un, un fils vivant au loin. Au-delĂ  de la prĂ©sence d’escarres, au-delĂ  des paramĂštres biologiques, il est des patients qui attendent quelque chose et dĂ©jouent » ainsi les plus savants pronostics. 5 Aujourd’hui, en Ă©tablissement d’accueil, 60 % des personnes reçues prĂ©sentent Ă  l’entrĂ©e un MMS impossible Ă  rĂ©aliser tant ces capacitĂ©s sont trop faibles, et pourtant leur durĂ©e moyenne de vie dans la structure d’accueil est d’environ deux ans. Un quart seulement des rĂ©sidents dĂ©cĂšdent dans l’annĂ©e suivant leur admission. Trois rĂ©sidents sur quatre meurent dans l’établissement et surtout, 85 % des dĂ©cĂšs interviennent la nuit avec la seule prĂ©sence d’une aide-soignante qui n’est pas armĂ©e dans ses compĂ©tences et sa solitude pour faire face aux situations dĂ©licates. En d’autres termes, les personnes proches de leur mort sont accompagnĂ©es par les personnels les moins bien formĂ©s et qui, relativement Ă  leurs compĂ©tences, ont une charge de travail Ă©norme, le plus souvent une aide-soignante et une auxiliaire de vie pour plus de 80 rĂ©sidents. Une communication verbale gravement compromise6 La mort proche, dans la maladie d’Alzheimer, soulĂšve quantitĂ© d’enjeux de communication car il n’est le plus souvent pas possible de se dire au revoir de la façon dont on l’aurait souhaitĂ©. 7 Il n’est pas rare que des soignants accompagnent un malade pendant des annĂ©es. Et s’il est bien normal de centrer la rĂ©flexion sur la souffrance intime des familles, il n’est pas possible d’en oublier celle des soignants, et en premier lieu celle des soignants en institution, qui partagent la vie des personnes accueillies pendant de nombreux mois, voire annĂ©es. Lorsque la condition physique de la personne malade devient trop difficile, les soignants le ressentent trĂšs directement parce que ce sont eux, et non le mĂ©decin, qui touchent ce corps terriblement amaigri et recroquevillĂ©, le lavent, le changent de position, plusieurs fois par jour. Comment peuvent-ils soutenir la dĂ©tresse des familles, les accompagner, les aider Ă  comprendre et endurer cette longue fin de vie » propre Ă  la maladie d’Alzheimer, alors qu’ils sont confrontĂ©s eux-mĂȘmes chaque jour Ă  ces atteintes de la communication dans l’intimitĂ© d’un corps nu ? 8 Et c’est le mĂȘme dĂ©fi de la communication malgrĂ© tout » pour les bĂ©nĂ©voles d’accompagnement dans les hĂŽpitaux et institutions d’accueil. Si eux n’entrent pas dans l’intimitĂ© du corps, ils reçoivent bien souvent ces fulgurances de la prĂ©sence d’un esprit toujours vivant, qui pendant quelques minutes, quelques secondes parfois, dit, crie sa vĂ©ritĂ©. 9 Si nous parvenons Ă  mettre du sens dans l’accompagnement de la fin de la vie, une personne malade en apparence absente, figĂ©e sur son lit, peut aussi devenir un facteur de rĂ©conciliation ou d’évolution pour chacun, Ă  condition que sa douleur physique soit apaisĂ©e. La mort cachĂ©e10 Mais comment se prĂ©parer Ă  cette rencontre » si particuliĂšre lorsque, dans une incohĂ©rence fondamentale, les EHPAD [2] ne parlent pas de la mort avec les rĂ©sidents et leur famille, et obĂ©issent aux lois d’une sociĂ©tĂ© qui ne veut pas voir la mort l’institution n’a le droit de ne parler que d’ateliers de stimulation, d’animations et de sorties ! Or, le projet des Ă©tablissements est bien, le plus souvent, d’accompagner les malades jusqu’au bout de leur existence, mais ils ne s’autorisent pas Ă  l’écrire dans leur livret d’accueil
 pour ne pas effrayer ! 11 Tous, nous participons plus ou moins Ă  cette opĂ©ration de camouflage » nous-mĂȘmes, comme bĂ©nĂ©voles associatifs, nous prĂ©sentons aux familles rĂ©ticentes Ă  l’idĂ©e d’une entrĂ©e en institution de leur proche malade, une vision positive, presque joyeuse, de tout ce que le malade va pouvoir faire dans son nouveau lieu de vie. Dans une incohĂ©rence totale par rapport Ă  ce que nous savons parce que nous l’avons dĂ©jĂ  vĂ©cu, nous participons Ă  ce mensonge par omission » et faisons semblant de croire et de faire croire que la maladie va cesser magiquement d’imposer sa nature inexorablement Ă©volutive. Il s’agit alors de nier tout simplement notre condition de mortels. La perte du sens12 Ce n’est pas parce que l’on Ă©prouve un sentiment d’impuissance que l’on est impuissant. Mais confrontĂ© Ă  son apparente impuissance, il n’est pas rare d’entendre Je ne supporte plus de le voir comme ça, je veux que cela s’arrĂȘte et tout de suite » ou Combien de temps cela va encore durer ? » dans la bouche d’un proche, conjoint ou enfant, dĂ©semparĂ© par une situation qui n’a plus de sens Ă  ses yeux. 13 Par dĂ©finition, un patient souffrant d’une maladie de type Alzheimer Ă  un stade trĂšs Ă©voluĂ© n’est demandeur de rien, au sens d’une demande ou d’un consentement Ă©clairĂ©s. Pourtant, continuer toujours Ă  poser des questions aux malades, sans attendre nĂ©cessairement une rĂ©ponse, relĂšve d’un engagement rĂ©el pour le respect de ses droits et de la dignitĂ© que nous lui reconnaissons. 14 On peut ainsi parler de valeur pĂ©dagogique » pour le professionnel, car en continuant Ă  demander Ă  haute voix quelque chose Ă  une personne qui ne parle plus de façon intelligible, il manifeste ainsi une prĂ©sence, sa prĂ©sence. Cette dĂ©marche a une valeur d’exemple pour tout le personnel ainsi que pour les proches. 15 Mais dans la rĂ©alitĂ©, l’initiative d’une demande de mort anticipĂ©e vient forcĂ©ment de l’entourage ou des Ă©quipes de soins et d’accompagnement. L’argumentation d’une demande de mort anticipĂ©e n’est presque jamais la douleur physique du malade. Ce qui est invoquĂ© relĂšve toujours de l’usage du mot dignitĂ© » ou du non-sens. Car il existe parmi les proches, une pluralitĂ© des reprĂ©sentations de la maladie d’Alzheimer. Certains se dĂ©tacheront, d’autres entreront dans une sorte de relation fusionnelle avec le malade, d’autant plus fortement que sa conscience semblera l’abandonner, que son extrĂȘme vulnĂ©rabilitĂ© deviendra Ă©vidente. Nous sommes face Ă  une affection qui implique, pendant en moyenne dix annĂ©es, une succession d’annonces de pertes, jusqu’au dĂ©cĂšs Pour nous, il est dĂ©jĂ  mort quand il a perdu la tĂȘte » dira l’un, et l’autre Ă  l’inverse Je ne veux pas que ma maman meure ». 16 D’autant que si l’évolution de ces maladies peut ĂȘtre progressive, et mĂȘme lentement progressive, la survenue de complications de santĂ© physique peut modifier le cours naturel de la maladie, pour projeter brutalement la personne malade et ses proches dans une situation de fin de vie. Les complications pulmonaires infectieuses d’inhalation en raison des troubles de la dĂ©glutition, les escarres sĂ©vĂšres sans aucune Ă©volution favorable liĂ©es Ă  la dĂ©nutrition et Ă  l’immobilisation, l’arrĂȘt nĂ©cessaire d’une alimentation orale imposĂ©e par l’aggravation des troubles de la dĂ©glutition, ou plus simplement une chute avec fracture, toutes les pathologies sur-ajoutĂ©es entraĂźnent la personne malade dans une spirale d’aggravation globale accĂ©lĂ©rĂ©e, propulsant brutalement proches et professionnels dans une perspective de mort annoncĂ©e. Dans les derniĂšres heures de la vie17 Il est difficile de refuser Ă  une famille qui le souhaite, de rester aux cĂŽtĂ©s de l’ĂȘtre aimĂ© au moment de son dĂ©cĂšs. NĂ©anmoins, la plupart du temps les professionnels des Ă©tablissements poussent les proches Ă  rentrer chez eux le soir, les rassurant d’un Je vous promets, s’il se passe quoi que ce soit, je vous appelle
 ». Mais lorsque le tĂ©lĂ©phone sonne au petit matin, c’est presque toujours pour annoncer le dĂ©cĂšs accompli. S’il est comprĂ©hensible d’admettre que les professionnels ne se sentent pas Ă  l’aise en prĂ©sence des proches lorsque le temps des derniĂšres heures arrive, ils doivent aussi savoir combien il est terriblement douloureux pour de nombreuses familles de ne pas avoir Ă©tĂ© lĂ  pour lui tenir la main », avec ce regret qui les tenaillera si longtemps Elle est morte toute seule »  Et les paroles apaisantes comme J’étais lĂ , elle est morte paisiblement » qu’offre souvent l’infirmiĂšre ou l’aide-soignante, ne changeront rien Ă  ce regret inoubliable JE n’étais pas lĂ  pour lui tenir la main ». 18 C’est donc avant tout affaire de juste Ă©quilibre, en tenant compte des aspects positifs et nĂ©gatifs de chaque situation particuliĂšre, qu’il faut essayer de trouver ensemble la rĂ©ponse la plus adaptĂ©e, sans dogmatisme, pour favoriser autant que possible et s’ils le souhaitent, la prĂ©sence des proches aimants au moment de l’adieu. 19 Car les membres de la famille qui manifestent le dĂ©sir d’abrĂ©ger les souffrances » du malade sont parfois les mĂȘmes qui, dans les toutes derniĂšres heures de la vie de leur parent, refusent absolument la perspective de cette mort imminente. Des discours extrĂȘmes sont alors tenus par des personnes Ă  bout, submergĂ©es par la violence de la maladie longue et inexorable qui noie autant ceux qui souhaitent en finir que ceux qui refusent la mort de leur proche aimĂ©. L’échange toujours possible20 Le renoncement est contagieux ». Les proches d’une personne en institution ou hospitalisĂ©e savent aussi le lire dans les yeux de personnels dĂ©motivĂ©s. La tentation du renoncement est souvent trĂšs partagĂ©e. Elle nous affecte tous, Ă  un moment ou Ă  un autre, lorsque nous sommes confrontĂ©s Ă  trop d’adversitĂ©. 21 Dans notre sociĂ©tĂ© aujourd’hui, les ĂȘtres vieux et malades sont de plus en plus exposĂ©s au danger de croiser le renoncement des autres Ă  la fin de leur chemin, mĂȘme s’ils n’ont pas eux-mĂȘmes envie de renoncer. Et pourtant, tous ceux qui ont accompagnĂ© des malades dans la derniĂšre phase de leur vie ont vĂ©cu des temps inattendus de relations verbales extraordinaires. Leurs durĂ©es ne sont que de quelques minutes ou mĂȘme secondes, pourtant dans ce laps de temps il n’est plus question d’abolition de la conscience. À quelques heures de la mort, le cerveau n’est subitement plus dĂ©truit » comme on nous le dit si souvent dans ces maladies neurologiques Ă©volutives la rĂ©ciprocitĂ© de la relation surgit Ă  nouveau. Nous sommes nombreux, familles et professionnels, Ă  avoir vĂ©cu de telles expĂ©riences et nous pouvons en tĂ©moigner. À un moment totalement inattendu, Ă  nos paroles restĂ©es sans rĂ©ponse depuis si longtemps, les mots surgissent, clairs, totalement comprĂ©hensibles et surtout parfaitement appropriĂ©s. Quand doit-on accepter de renoncer Ă  l’espoir d’une telle manifestation intense du lien prĂ©servĂ© et de la vie ? Quand est-on prĂȘt Ă  condamner tout surgissement de quelques minutes d’étincelles d’une prĂ©sence intacte ? Au nom de quoi estimer qu’un tel surgissement ne peut plus se reproduire ? Les professionnels du soin comme les familles doivent ĂȘtre convaincus de la totale impossibilitĂ© de sa manifestation pour tirer un trait dessus. Toujours est-il qu’aprĂšs avoir eu le privilĂšge d’éprouver une telle expĂ©rience, on vit dans l’espoir qu’elle se reproduise. J’avais encore tant de choses Ă  lui dire22 À titre trĂšs personnel, je puis dire que j’ai traversĂ© une expĂ©rience significative » d’une grande violence. C’était il y a 27 ans. J’accompagnais en mĂȘme temps dans deux hĂŽpitaux diffĂ©rents ma mĂšre, malade jeune » en fin de vie, son pauvre corps dĂ©charnĂ©, recroquevillĂ©, transformĂ© par la succession de toutes les Ă©tapes de la maladie d’Alzheimer, et mon pĂšre venant d’ĂȘtre opĂ©rĂ© d’un cancer. Mais une prĂ©sence si diffĂ©rente dans les longues heures que je passais chaque jour auprĂšs de chacun d’eux. 23 Mon pĂšre Ă©tait toujours pourvu de sa raison, de sa personnalitĂ©. Nous pouvions parler de tout, Ă©changer nos sentiments, revivre ensemble certains Ă©vĂ©nements de nos vies. Il Ă©tait encore et toujours, mĂȘme diminuĂ© par sa condition de malade, un homme debout ». Pourtant, chaque jour, il s’affaiblissait, taraudĂ© par l’inquiĂ©tude de ce que devenait maman, et ses questions sur elle Ă©taient incessantes. J’avais ainsi l’atroce sentiment que de loin, elle l’entraĂźnait avec elle vers la mort. 24 Quand j’étais au chevet de ma mĂšre, je suppliais le Ciel de la reprendre. Personne ne pouvait plus rien faire pour elle. Je n’en pouvais plus de partager mes forces entre mes deux parents. Ma mĂšre s’était comme dissoute dans la maladie d’Alzheimer. Elle Ă©tait irrĂ©mĂ©diablement une femme couchĂ©e ». ÉcartelĂ©e entre mes parents, j’ai souhaitĂ© chaque jour que ma mĂšre s’en aille, j’ai espĂ©rĂ© sa mort pour qu’enfin je puisse me battre pour sauver celui qui pouvait encore guĂ©rir. Mais un petit matin c’est d’abord la main de mon pĂšre qui est devenue froide. Il restait Ă  ma mĂšre seulement huit semaines Ă  vivre, mais sa main Ă  elle restait encore chaque jour si chaude dans la mienne. AprĂšs le dĂ©cĂšs de mon pĂšre, je n’ai plus une seule fois souhaitĂ© que ma mĂšre disparaisse. J’avais encore tant de choses Ă  lui dire, en tenant sa main et en la regardant dans les yeux, mĂȘme si elle ne m’a rĂ©pondu qu’une seule fois un foudroyant Je t’aime » Ă  mes propres mots d’amour. Notes [1] Mini Mental Status, test global d’évaluation des fonctions cognitives, utile au dĂ©pistage et Ă  l’évaluation de la maladie d’Alzheimer, et sur lequel est basĂ©e la dĂ©finition de dĂ©mence lĂ©gĂšre, modĂ©rĂ©e ou sĂ©vĂšre. [2] Établissement d’hĂ©bergement pour personnes ĂągĂ©es dĂ©pendantes.
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Lamission d'accompagner la fin de la vie est offerte Ă  beaucoup ; mais elle ne peut ĂȘtre donnĂ©e Ă  tous. Accompagner une personne en fin de vie est sans doute l'acte le moins anodin qu'il soit permis de vivre. Accompagner une personne en fin de vie, c'est l'accompagner vers l'inconnu ; comment alors ĂȘtre rassurant ?

Le film documentaire avec approche scientifique Et au bout
la VIE ! » met en avant les bienfaits de l’art-thĂ©rapie intervention paramĂ©dicale auprĂšs des personnes ĂągĂ©es en maison de retraite ou auprĂšs de particuliers, qui prĂ©sentent la maladie de type Alzheimer. Le film a Ă©tĂ© tournĂ© pendant des interventions en ateliers d’art-thĂ©rapie avec l’accord des personnes concernĂ©es et/ou avec l’accord de leurs familles. Le message tout au long du film est celui d’une approche humaniste vis-Ă -vis de celui qui se trouve dĂ©muni face Ă  la maladie de type Alzheimer et peut encore vivre des moments sublimes jusqu’au bout ! Un message d’espoir, un message d’Amour, un message de VIE ! On estime que plus de 850 000 personnes sont atteintes de dĂ©mences type Alzheimer. En France, et quasiment partout dans le monde, elle concerne 6 % des personnes ĂągĂ©es de plus de 65 ans. Chaque annĂ©e prĂšs de 200 000 nouveaux cas sont diagnostiquĂ©s. D’ici 2020, le nombre de personnes atteintes de cette maladie devrait dĂ©passer un million et deux millions en 2040. La frĂ©quence de la maladie et le vieillissement progressif de la population font en effet de la maladie d’Alzheimer une vĂ©ritable Ă©pidĂ©mie dont le poids socio-Ă©conomique ne cesse de croĂźtre au cours des annĂ©es. Ce film montre les bienfaits d’une approche non mĂ©dicamenteuse qui est l’art-thĂ©rapie atelier de musique, atelier de peinture sur les maladies neurodĂ©gĂ©nĂ©ratives. On y dĂ©couvre le concept de plasticitĂ© neuronale qui nous apprend que contrairement Ă  la croyance populaire, nous continuons Ă  dĂ©velopper des neurones et donc des capacitĂ©s cognitives tout au long de notre vie, mĂȘme dans le grand Ăąge. L’humain reste une entitĂ©, une personne Ă  part entiĂšre malgrĂ© une maladie. Le film transmet un message Ă©mouvant
, un message d’AMOUR, un message de VIE. Il dĂ©dramatise la maladie d’Alzheimer, vue et vĂ©cue aussi bien de l’intĂ©rieur d’une rĂ©sidence mĂ©dicalisĂ©e pour personnes ĂągĂ©es, de type EHPAD, mais aussi en dehors d’un cadre institutionnel, lors d’un vernissage oĂč les toiles rĂ©alisĂ©es pendant l’atelier sont exposĂ©es au grand public. Ainsi leur talent est mis en lumiĂšre. Le vernissage hors de la structure est vecteur de lien avec le monde extĂ©rieur, lien primordial qui garantit la continuitĂ© de la socialisation. Des intervenants gĂ©rontopsychiatre, psychologue, neuropsychologue et art-thĂ©rapeute apportent leur point de vue de spĂ©cialistes dans le film et donnent un nouvel Ă©clairage en expliquant les fondements de ces nouvelles thĂ©rapies. La durĂ©e du film est de 60 minutes. La sortie du film est prĂ©vue pour l’automne 2013. Le film est dĂ©jĂ  inscrit dans 2 festivals nationaux du film documentaire, il participera Ă©galement Ă  des festivals internationaux du film documentaire et/ou scientifique. Vous serez informĂ©s de la sortie du film en salles de cinĂ©mas et de la participation du film Ă  des festivals prestigieux, nationaux et internationaux du film documentaire ! A qui s’adresse le film ? Aux Maisons de Retraite, Ă  des hĂŽpitaux spĂ©cialisĂ©s en gĂ©rontologie, au monde mĂ©dical ou para – mĂ©dical mĂ©decins, psychologues, art-thĂ©rapeutes etc
, au monde associatif, aux familles de personnes qui prĂ©sentent la maladie de type Alzheimer, Ă  tout public sensibilisĂ© Ă  la maladie de type Alzheimer, Ă  tout public dĂ©sireux de dĂ©couvrir et de mieux comprendre cette maladie.

MonpĂšre est restĂ© quatre mois lĂ -bas lĂ -bas. Mais nous l'avons accompagnĂ© jusqu'au bout. Et je souhaite tĂ©moigner du fait que - mĂȘme si cette maladie est dure - elle peut aussi offrir des moments prĂ©cieux. Dans les derniers mois de sa vie, mon pĂšre nous a beaucoup parlĂ© de sa jeunesse. On a dĂ©couvert une partie de son existence qu Article rĂ©servĂ© aux abonnĂ©s Comment s'occuper de personnes touchĂ©es par la maladie d'Alzheimer ? A l'occasion de la JournĂ©e nationale de cette maladie, dĂ©couverte il y a cent ans par AloĂŻs Alzheimer, France 2 diffuse un reportage, non pas sur la recherche mĂ©dicale mais sur l'approche des Ă©tablissements en matiĂšre de soins et de traitements des malades. Je me suis souvent imaginĂ©e Ă  la place des vieux dans des Ă©tablissements spĂ©cialisĂ©s, un peu effrayĂ©e Ă  l'idĂ©e de devoir vivre dans un lieu clos Ă  l'organisation rigide. » Partant de ce constat, la rĂ©alisatrice Laurence Serfaty a installĂ© ses camĂ©ras dans l'Ă©tablissement Carpe Diem au QuĂ©bec qui propose une vision novatrice des soins, centrĂ©e sur la personne. Notre attention est centrĂ©e sur les forces de la personne, sur ses ressources, sur ce qu'elle est encore capable de faire au lieu de tenir compte de ses pertes », explique la directrice Nicole Poirier. La cuisine est ouverte en permanence et les malades peuvent aller et venir comme bon leur semble. S'endormir devant la tĂ©lĂ© ou se recoucher aprĂšs le dĂ©jeuner paraĂźt, ici, naturel. Une approche que la rĂ©alisatrice met en parallĂšle avec ce qui se passe en France. La vision nord-amĂ©ricaine tranche en effet avec ce qui se passe dans certains Ă©tablissements français. Conscients de leur retard dans le domaine de l'accompagnement des malades d'Alzheimer, ces centres de soins demandent plus de moyens et d'effectifs afin de mieux accompagner les patients. Un problĂšme d'autant plus essentiel que le nombre de personnes ĂągĂ©es est en augmentation constante. Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil Ă  la fois Ce message s’affichera sur l’autre appareil. DĂ©couvrir les offres multicomptes Parce qu’une autre personne ou vous est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil. Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil Ă  la fois ordinateur, tĂ©lĂ©phone ou tablette. Comment ne plus voir ce message ? En cliquant sur » et en vous assurant que vous ĂȘtes la seule personne Ă  consulter Le Monde avec ce compte. Que se passera-t-il si vous continuez Ă  lire ici ? Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connectĂ© avec ce compte. Y a-t-il d’autres limites ? Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant Ă  des moments diffĂ©rents. Vous ignorez qui est l’autre personne ? Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe. Dans les maladies cognitives que notre sociĂ©tĂ© dramatise Ă  l'excĂšs, la bienveillance ne va pas de soi. ' Pendant dix ans Colette Roumanoff a Lors de l’évĂšnement de la Nuit du Grand Age et du Bien Vieillir qui s’est tenu 20 mai dernier au Casino de Paris, un Film documentaire Ă  caractĂšre scientifique Et au bout
la VIE!» a Ă©tĂ© nominĂ© dans la catĂ©gorie “SantĂ© et avancĂ©e en Age”. Pour la premiĂšre fois est abordĂ© dans un film, le thĂšme de l’art-thĂ©rapie profession paramĂ©dicale et de ses bienfaits dans la prise en charge non mĂ©dicamenteuse des patients qui prĂ©sentent la maladie de type Alzheimer. Le film documentaire Et au bout
la VIE ! » met en avant les bienfaits de l’art-thĂ©rapie intervention paramĂ©dicale auprĂšs des personnes du grand Ăąge en maison de retraite qui prĂ©sentent la maladie de type Alzheimer. Le film a Ă©tĂ© tournĂ© pendant des interventions en ateliers d’art- thĂ©rapie avec l’accord des personnes concernĂ©es et/ou avec l’accord de leurs familles. Le message tout au long du film est celui d’une approche humaniste vis-Ă - vis de celui qui se trouve dĂ©muni face Ă  la maladie de type Alzh eimer et peut encore vivre des moments sublimes jusqu’au bout ! Une nouvelle approche de stimulation cognitive On estime que plus de 850 000 personnes sont atteintes de dĂ©mences type Alzheimer. concernant 6 % des personnes ĂągĂ©es de plus de 65 ans en France et dans le monde. Avec prĂšs de 200 000 nouveaux cas sont diagnostiquĂ©s chaque annĂ©e, le nombre de personnes atteintes de cette maladie devrait dĂ©passer un million et deux millions en 2040, et la frĂ©quence de la maladie ainsi que le vieillissement progressif de la population font de la maladie d’Alzheimer une vĂ©ritable Ă©pidĂ©mie dont le poids socio-Ă©conomique ne cesse de croĂźtre au cours des annĂ©es. Ce film montre les bienfaits d’une approche non mĂ©dicamenteuse qui est l’art-thĂ©rapie atelier de musique, atelier de peinture sur les maladies neurodĂ©gĂ©nĂ©ratives. On y dĂ©couvre le concept de plasticitĂ© neuronale qui nous apprend que, contrairement Ă  la croyance populaire, nous continuons Ă  dĂ©velopper des neurones et donc des capacitĂ©s cognitives tout au long de notre vie, mĂȘme dans le grand Ăąge. L’humain reste une entitĂ©, une personne Ă  part entiĂšre malgrĂ© une maladie. Le film transmet un message Ă©mouvant, un message d’amour, un message de vie. Il dĂ©dramatise la maladie d’Alzheimer, vue et vĂ©cue aussi bien de l’intĂ©rieur d’une rĂ©sidence mĂ©dicalisĂ©e pour personnes ĂągĂ©es, de type EHPAD, mais aussi en dehors d’un cadre institutionnel, lors d’un vernissage oĂč les toiles rĂ©alisĂ©es pendant l’atelier sont exposĂ©es au grand public. Ainsi, leur talent est mis en lumiĂšre. S’adressant aux maisons de retraite, hĂŽpitaux spĂ©cialisĂ©s en gĂ©rontologie, ou encore au monde associatif, il vise aussi tout public sensibilisĂ© Ă  la maladie d’Alzheimer et dĂ©sireux de la dĂ©couvrir et de mieux la comprendre. Le film a Ă©tĂ© officiellement sĂ©lectionnĂ© en mars 2014 au Festival International du Film de la SantĂ© de LiĂšge Belgique et actuellement, il continu Ă  ĂȘtre prĂ©sentĂ© dans le cadre d’autres festivals nationaux et internationaux du film documentaire scientifique et poĂ©tique ! Navigation des articles Bien traitance les bonnes pratiques HYTsX3H. 34 263 324 361 347 280 138 47 284

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